Chroniques de la Byrsa:  La Poste, comme elle va (I)

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Les temps changent, la Poste aussi. Elle occupe toujours la même place dans nos vies mais ses prestations se diversifient…  et évoluent. Et si, de nos jours, les moyens de communications modernes : réseaux sociaux, messagerie électronique, etc. lui ont rogné une part du gâteau dont elle avait l’exclusivité jusque naguère, il n’en demeure pas moins que certains courriers (on se demande pourquoi, d’ailleurs ?) continuent d’être l’apanage de cette vénérable institution.L’Administration (toujours elle) exigeant que des documents dûment authentifiés lui soient transmis en version papier, mon fils me les a envoyés de Paris par voie postale. Au guichet de la poste parisienne où il était allé affranchir son envoi, il s’est renseigné sur la date à laquelle je pouvais recevoir mon courrier, il lui a été répondu : 4 jours. Ce n’est déjà pas si mal, compte tenu des progrès accomplis en matière de transport aérien par rapport aux temps de ma jeunesse où on pouvait choisir entre le courrier «normal », c’est-à-dire par voie maritime, tributaire de la fréquence des liaisons et de la vitesse du vecteur transporteur (bateau puis train), et le courrier «par avion », généralement sous enveloppe portant cette mention, nécessairement plus cher. Là, pas de souci : le transport aérien s’étant démocratisé, tout se fait par avion, c’est-à-dire au tarif fort.

Même pas la performance d’un véhicule brinquebalant, ces avions qui acheminent le courrier

Quatre jours donc pour franchir la distance de 1.485 kilomètres séparant la capitale française de la nôtre. Et moi, nul en calcul (et n’ayant jamais atteint le niveau des mathématiques), je me mets en tête de calculer la vitesse à laquelle mon courrier devait voyager pour parvenir au Centre de tri de la Poste de Tunis-Carthage dans les délais annoncés. Me faisant aider par mon petit-fils (qu’est-ce qu’il est fort en calcul, celui-là !) je suis parvenu au résultat de 371 kilomètres par jour. J’étais pas mal étonné. Même pas la performance d’un véhicule brinquebalant, ces avions qui acheminent le courrier. Mais comme, après son envoi de Paris, mon courrier ne m’est parvenu que 10 jours plus tard (oui, je dis bien dix jours, comme font les notaires) le timbre de la poste faisant foi, comme on dit toujours dans la même Administration, j’ai décidé de recommencer le pensum du calcul de la vitesse à laquelle il a voyagé, cette fois par la route, entre le Centre de tri et mon adresse. Habitant à la Byrsa (un quartier de Carthage) comme indiqué dans l’intitulé de cette rubrique et me faisant toujours aider par mon petit-fils (cette fois de surcroît pour l’usage de Google earth), je suis parvenu à établir que la distance séparant les deux points s’élève à… 13 kilomètres ! Six jours pour un si court trajet ? Abusant de la gentillesse du même petit-fils, je lui ai demandé de calculer la vitesse à laquelle cette misérable enveloppe a voyagé en Tunisie. Elle s’établit à… 2,1 kilomètres par jour ! Le vecteur ayant servi à l’accomplissement de cette tâche ? Probablement une tortue… Mais attendez ! Le meilleur est à venir. La semaine prochaine.

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